Plusieurs statues en résine, appelées les « Témoins du Passé », hautes d'1m80 vous feront faire le tour du monde : partez à leur recherche, et découvrez une partie des différentes nationalités ayant combattues pendant les Batailles de la Somme au Pays du Coquelicot.
Sur votre parcours, vous aurez la chance de rencontrer :
- Eugène, un courageux soldat français mort au combat à Maricourt, puis enterré à Albert
- Marie, une dévouée infirmière ; elle représente les 100 000 françaises qui se sont mises au service de l'armée
- Oliver, un ancien jardinier britannique, devenu soldat ; il perd la vie à Grandcourt et repose au cimetière de Courcelette
- Duncan, un soldat écossais porté disparu, son nom est sur le Mémoria de Thiepval
- Mike, un australien ayant combattu à la ferme du Mouquet ; il est enterré à Mesnil-Martinsart
- Harry, un britannique blessé, mais ayant survécu à la guerre
- Günter, un soldat allemand enterré à Fricourt
- Rajish, un cavalier indien rattaché à la 4e armée britannique dans la Somme, il repose à Méaulte
- Aldebert, un "pépère" de l'infanterie territoriale, capable de manier les armes, mais considérés comme "trop âgé"
- Billy, premier aviateur canadien à recevoir la Croix de Victoria
À Albert, les statues ne sont pas de simples œuvres d'art. Ce sont des témoins silencieux, mais puissants, du tumulte de la Première Guerre Mondiale. Chacune d'elles, raconte une histoire unique, un destin brisé par les horreurs du conflit. Leurs regards figés, leurs postures empreintes de souffrance, invitent à un voyage dans le passé, là où les échos des batailles résonnent encore.
En parcourant ce circuit, les visiteurs se laissent emporter par les récits gravés dans chaque détail : l'espoir, la douleur, le courage et la tragédie. Ces statues dessinent des portraits de vies chamboulées, des fragments d'humanité pris dans le tourbillon de la guerre. Elles deviennent des témoins d'une époque révolue, mais d'une mémoire ineffaçable.
Chaque étape de ce circuit est une porte ouverte vers l’histoire. Un voyage qui nous permet de ne pas oublier, de rendre hommage à ceux qui ont vécu ces instants de chaos. Le bronze, matériau froid et intemporel, se transforme alors en un lien chaleureux entre le passé et le présent, un souvenir gravé dans le temps.
En marchant le long de ce chemin de mémoire, on se fait les gardiens des souvenirs, les porteurs de l’histoire, et l'on comprend que ces statues ne sont pas simplement des monuments, mais des voix qui, depuis le silence, nous murmurent de ne jamais oublier.
Dès votre sortie de l’office de tourisme, dirigez-vous à gauche, vers le square. N’oubliez pas d’immortaliser ce moment et de partager avec nous vos plus beaux selfies !
Cet officier montre du doigt la direction des sites de la Grande Guerre, là où la bataille de la Somme a débuté. Le 1er juillet 1916 à 7h28 à La Boisselle, tout explose et cela annonce le déclenchement de plus de 4 mois de batailles, de combats dans une guerre de tranchées extrêmement violente !
Continuons notre périple, mais cette fois-ci direction le ciel !
Faites demi-tour jusqu'à l'Office de tourisme, traversez le passage piéton et avancez tout droit direction l’hôtel de ville.
D’ailleurs, reconstruit après la guerre en plus beau et plus majestueux !
Dirigez-vous vers le théâtre du jeu de paume, salle de spectacles, sur la droite de l’hôtel de ville lorsque vous êtes face à lui.
Avez-vous trouvé notre élégant aviateur ?
Il rend hommage à nos fameux pilotes de la Grande Guerre comme Georges Guynemer ou René Fonck.
Ils étaient de véritables pionniers, naviguant dans un ciel encore inexploré et rempli de danger. Avec leurs uniformes impeccables, souvent ornés de médailles et de distinctions, ils incarnaient l’esprit aventureux et courageux, perchés dans leurs avions en toile et en bois. Ils étaient aussi réputés pour leur côté charmeur ils savaient que leur statut d’héros du ciel attirait l’attention des jeunes femmes.
Guynemer disait : « Lorsqu’on n'a pas tout donné, on n'a rien donné ! »
Il décède à 23 ans et tous disait de lui : « il a volé si haut qu’il n’a su redescendre ! » On n’a jamais retrouvé son corps.
Les aviateurs ont non seulement contribué à l’effort de guerre, ils ont également laissé un héritage durable. Tout comme notre pionner de l’aéronautique, Henry Potez, l’homme à qui on doit notre usine Airbus à Méaulte. Ce fut l’un des premiers à construire un avion destiné au tourisme avec son Potez 36 !
Dirigez-vous maintenant vers la rue Jeanne d’Harcourt afin de rencontrer notre prochain personnage !
Admirez la façade typiquement Art Déco du Marché Couvert avant de tourner à gauche dans la rue Delair. Avez-vous remarqué cette magnifique tête de lion ? Continuez et prenez la 1ère rue à droite jusqu’à ce que tu trouves une jolie fresque avec la vierge de notre Basilique Notre Dame de Brebières. Connais-tu son histoire ?
Elle a été bombardée pendant la Grande Guerre et sa vierge est restée très longtemps penchée, à l’horizontal. Tous les britanniques en cantonnement à Albert, très croyant face à la mort disaient « le jour où elle tombera, la guerre cessera ! » Ce fut le cas puisqu’elle est tombée en 1918 !
C’est une jolie photo à prendre avec la Basilique peinte sur la fresque et la nouvelle Basilique reconstruite à l’identique juste derrière !
Juste devant cette émouvante fresque, tu peux apercevoir notre 3ème statue, l’officier britannique !
Les officiers n’ont pas eu le rôle le plus simple non plus. Ils étaient souvent en première ligne, partageant les dangers avec leurs soldats. Il fallait pourtant qu’ils prennent des décisions stratégiques dans des conditions extrêmement difficiles. Il leur fallait une forte capacité à soutenir le moral des troupes et à faire preuve d’humanité dans des moments de crise.
Ce fut le cas du Capitaine Neville, enterré à Carnoy-Mametz !
Les soldats anglais aimaient le sport à la folie et, le 1er juillet 1916, on assista à un épisode inouï : des fantassins partirent à l’assaut en shootant dans des ballons de football !
Un épisode aussi fou et incroyable qu’on puisse croire à cette histoire !
Le capitaine Neville a improvisé une partie de football en pleine guerre, incitant ses troupes, qui avaient le moral au plus bas, à sortir des tranchées pour aller y mettre le ballon dans la tranchée allemande !
"Les canons auront fait tout le travail. Vous n’aurez pas besoin de vos fusils, "les Allemands seront morts" jure-t-on aux soldats.
Mais le capitaine sait que ç’est faux : les patrouilles de nuit ont montré que les tranchées ennemies étaient intactes.
Pour gonfler le moral de ses hommes face aux mitrailleuses, il leur confie des ballons. Sur l’un d’entre eux est écrit : "Grande finale européenne", "les East Surreys contre les Bavarois" et sur un autre : « pas d’arbitre »
Le capitaine Neville a montré l’exemple en tapant dans la balle, et il est mort, comme nombre de ces camarades. Ses hommes ont conquis la tranchée allemande et ramené leurs ballons, précieuses reliques saluées après la bataille. La presse a fait de lui un héros, incarnation de l’esprit sportif britannique. Aujourd’hui, de nombreux clubs de sports viennent lui rendre hommage sur sa tombe à 10 min d’Albert, en lui déposant des écharpes ou ballon de football.
On continue ?
Retourne-toi et dirige-toi vers le jardin public ! Descend le petit chemin entouré de remparts et emprunte ce magnifique escalier en fer forgé.
Ici tu trouveras 2 statues !
Commençons par le soldat allemand. Le vois-tu ?
Au début de la guerre, le soldat allemand garde son uniforme de prestige avec son magnifique casque à pointe et sa crinière au-dessus très pratique pour les cavaliers. Ensuite, l’uniforme évolue.
Il porte alors sur sa tête, un casque qui le protégeait bien mieux que celui des soldats français ou des britanniques. Le sien, lui tenait parfaitement sur la tête et lui protégeait surtout le front.
Sa tenue était connue sous le nom de Feldgrau, couleur gris vert « de champ », qui était encore bien plus adaptée pour une guerre de tranchées, le soldat allemand était alors bien plus camouflé sur les champs de batailles que ses adversaires.
Il était le seul a porté des bottes en cuir hautes qui offraient une protection et un soutien pour les chevilles, bien plus pratiques que les bandes molletières des soldats britanniques !
Retournez sur vos pas et dirigez-vous vers le soldat indien !
Environ 140000 soldats indiens ont été envoyés en Europe pour soutenir les forces britanniques. Souvent placés en première ligne, ils ont combattus avec bravoure dans des conditions extrêmement difficiles. Par leur participation, ils montrent l’engagement des colonies dans l’effort de guerre.
Ils portent sur leur tête un turban. La lance est l’arme dont ils disposaient.
Seules les unités de cavalerie indienne restent en France jusqu'au printemps 1918 et sont associées à la Bataille de la Somme en 1916, puis aux combats dans les Flandres, l’Artois et le Cambrésis le long de la ligne Siegfried en 1917, notamment lors de l’offensive sur Cambrai en novembre 1917.
Remontez l’escalier et dirigez-vous vers la Basilique.
Ici, près de la fontaine, vous allez faire une rencontre avec un pays lointain, l’Australie !
On différencie le soldat australien grâce à son chapeau particulier qu’il porte sur sa tête, le « Slouch Hat » qui est un chapeau à bords larges, remonté d’un côté, utile pour se protéger du soleil. Ce qui était bien pratique aussi pour se mettre au garde à vous avec son fusil mais le soldat australien disait surtout que c’était très pratique pour embrasser les jeunes françaises ! Effectivement, le soldat australien avait la réputation de charmeur, perçus comme des hommes au grand cœur, avec un sens de l’humour et une attitude décontractée, même dans les situations difficiles !
Les « Diggers » c’était leur surnom, un terme affectueux qui évoquait leur esprit de camaraderie.
Vous savez comment les soldats australiens, surnommait la vierge penchée de la Basilique ?
Fanny, car cette vierge leur rappelait leur championne de natation de l’époque, Fanny durack,prête à plonger ! Elle deviendra ainsi la première médaillée olympique australienne de l'histoire tous sports confondus.
A gauche, toute ! Devant le café Hygge !
Et si on vous emmenait en Ecosse ? Au son des cornemuses !
A vrai dire ce soldat écossais est celui qui est pris le plus en photo.
Ce beau pays incarne une terre de brumes et de légendes avec le monstre du Loch Ness, ses châteaux, les Highlands, les rivières, les moutons et évidemment ses joueurs de cornemuses.
Savez-vous comment ils étaient surnommés par les allemands ? Les dames de l’enfer !
En effet, les soldats allemands avaient très peur de ces soldats qu’ils considéraient comme fous car les soldats écossais portaient le kilt et marchaient au son des cornemuses même sur les champs de bataille !
Les régiments écossais, tels que le Royal Scots, le Black Watch ont fait preuve d’un grand courage face à des pertes dévastatrices.
Le 13 Novembre 1916, à Beaumont-Hamel, là où vous verrez un vrai champ de bataille, avec des tranchées d’origine et un « No man’s land », le village a été enfin capturé, par les Écossais de la 51ème division, mettant pratiquement fin à cette si meurtrière bataille de la Somme. Un mémorial leur rend hommage.
La ville d’Albert est appelée la ville aux trois clochers.
Sur votre gauche, apercevez-vous le clocher de la gare ?
Approchez vous d’elle et vous ferez la rencontre du Poilu !
A la différence des britanniques qui étaient réputés pour leur bonne hygiène, le soldat français a plus tôt la réputation du soldat mal rasé, barbu, pas très propre d’où son surnom de « poilu ».
Au début de la guerre, il porte un uniforme très mal adapté à une guerre de tranchée, il a sur sa tête un képi et surtout un pantalon de couleur rouge garance, visible à plusieurs kilomètre par l’ennemi !
Ensuite, il va troquer son képi contre le casque Adrian, et son uniforme rouge et bleu pour un uniforme bleu horizon, bien plus discret.
Son fusil, le Lebel est équipé au bout d’une baïonnette appelée « la Rosalie », au total une longueur d’environ 1m85 qui va lui donner le surnom de « canne à pêche », bien trop long et inefficace dans les tranchées étroites pour se retourner.
Son « barda », son équipement est estimé à environ 35kg, il a bien sûr aussi pour tenir le coup, son bidon rempli de « pinard », de vin !
Faites demi-tour jusqu'à mi-chemin et empruntez la rue de Boulan.
Continuez jusqu’ à notre nouvelle rencontre, mais cette fois-ci, il s’agira d’une femme.
Les femmes ont joué un rôle essentiel pendant la Grande Guerre, elles étaient marraines de Guerre, elles remplaçaient les hommes au travail dans les champs pour continuer de nourrir la famille, elles travaillaient dans les usines pour la fabrication d’obus « les munitionnettes » leur donnant de gros problèmes de douleurs au dos et elles étaient aussi infirmières !
Lors de la Première Guerre mondiale, les trois sociétés de la Croix-Rouge française, auxiliaires du Service de santé des armées, mobilisent plus de
68 000 infirmières, créent près de 1 500 hôpitaux auxiliaires, des infirmeries et des cantines de gare pour le soin des soldats malades et blessés. Elles interviennent également auprès populations des régions envahies.
Continuez derrière la statue, admirez la rivière Ancre et dirigez-vous vers le bar des 3 Pigeons.
Une fois arrivés, dirigez-vous sur votre gauche.
Passez la Basilique, juste après vous découvrirez notre dernier personnage, le soldat britannique.
Le soldat britannique « le Tommy » porte sur sa tête un casque dont sa forme lui donnera le surnom de « l’œuf sur le plat », « le Brodie ».
En effet, il va lui servir à tout sauf à se protéger, il lui sert de gamelle, il peut même se raser avec.
Il est équipé d’un pantalon et d’une tunique avec un col fermé, de couleur kaki. Les boutons sont en laiton, représentant l’insigne du régiment d’appartenance du soldat et il porte une capote en feutre.
Cet uniforme est complété par des bandes molletières, pas pratiques du tout, on les entoure autour des pieds et des mollets, ils n’ont pas de botte. La maladie des « pieds de tranchées » voit le jour très rapidement, une lésion due au froid qui s’installe lorsque le pied est maintenu à macérer plusieurs jours dans des chaussettes et chaussures humides et froides. Le pied devient alors pâle, moite, enflé, insensible et froid et nécessite souvent
l’amputation.
La majorité des soldats portent leur cartouchière en bandoulière sur le torse.
Le 1er juillet 1916 a été la journée la plus noire pour l’armée britannique, 20000 tués.
Elle a marqué les esprits par l’ampleur des pertes humaines.
Ces jeunes hommes, pleins d’espoir ont quittés leurs foyers pour défendre notre pays, animés par un sens du devoir et un esprit de camaraderie. Il n’y avait d’armée obligatoire, ils se sont tous engagés volontairement, souvent entre frères, entre copains, clubs sportifs, etc…
Aujourd’hui, tous ces jeunes soldats sont considérés comme des héros et chaque 1er Juillet, des cérémonies sont organisées pour leur rendre hommage.
Nos témoins du passé incarnent encore aujourd’hui l'espoir, la douleur, le courage et la tragédie. Ces portraits de vies chamboulées, ces fragments d'humanité pris dans le tourbillon de la guerre nous invitent à relativiser sur les petits tracas de la vie au quotidien. Ils deviennent aussi des témoins d'une époque révolue, mais d'une mémoire ineffaçable.
Chaque étape de ce circuit est une porte ouverte vers l’histoire. Un voyage qui nous permet de ne pas oublier, de rendre hommage à ceux qui ont vécu ces instants de chaos. Le bronze, matériau froid et intemporel, se transforme alors en un lien chaleureux entre le passé et le présent.
Comme des gardiens du souvenir, passeurs d’Histoire, ces statues ne sont pas simplement des monuments, mais des voix qui, depuis le silence, nous murmurent de ne jamais oublier.
Merci à vous de les avoir fait chuchoter une fois de plus et si vous souhaitez en apprendre d’avantage, nous vous conseillons le musée Somme 1916, juste derrière la statue du soldat britannique. Descendez 10 mètres sous terre et grâce à des scènes de vies, imprégniez- vous des histoires d’autres personnages. Puis, rendez- vous sur les champs de batailles de la Somme.